A l’intérieur de moi… 8/10

Je ne dis pas que tout est parfait. Avec maman, tout va bien. Mes copains la trouvent souriante, hyper sympa. Ils disent qu’elle a l’air d’être toujours de bonne humeur. C’est presque vrai…

Elle travaille toujours autant. Et moi, je suis grand maintenant. Vraiment grand. Un ado, comme on dit. Ma quête d’aventure s’est estompée avec le temps, remplacée par d’autres quêtes, plus ou moins assouvies. Un peu comme les inquiétudes de maman. Nous nous disputons encore, plus souvent. Des disputes qui n’ont pas toujours de sens. D’autant que, bien que nous soyons deux, il m’arrive de penser, lors de ces disputes, que nous sommes trois. Ou plus. Il m’arrive de penser qu’elle ne me parle pas, qu’elle se parle à elle-même. Elle s’en est expliquée l’autre jour.

Elle m’a avoué, qu’en effet, il ne s’agit pas toujours de moi. Il faut toujours qu’elle fouille, maman. Quelquefois, c’est cool. Quelquefois, ça l’est moins. Je vous ai déjà parlé des secrets, non ? De ses ‘tu es sûr que tout va bien ?’ Elle appelle cela chercher la vérité des intentions. Elle appelle cela vivre le présent. Ne me demandez pas : je ne sais absolument rien de ce que ça signifie.

Je ne dirais pas que tout est parfait.

Nous nous disputons pour des détails. Comme je le lui répète souvent, elle devrait me faire confiance. Elle peut me faire confiance. Les bobards, c’était avant. Quand j’étais un enfant. Nous parlons assez peu papa, tout en lui souhaitant à chaque fois, le meilleur. Pour nous deux, tout ça est réglé. Ce n’est ni primordiale, ni secondaire. C’est une sorte de nuage qui plane de plus en plus haut dans le ciel de nos vies. Et puis, il y a toutes ces choses dont je vous ai déjà parlé, toutes mes obligations : mes potes, le sport, les jeux, ma copine, le collège, un peu quand même.

Je ne dirais pas que tout est parfait. Je dirais simplement que tout va bien.

Que lorsque je suis contrarié, c’est en général à cause du résultat d’un exam’, parce qu’une compétition approche et que je ne me sens pas prêt ou parce que je me suis embrouillé avec un pote. En un mot, je suis un ado, comme les autres, avec, je crois, des préoccupations égales à celles des autres garçons de mon âge. D’ailleurs, lorsque l’on en parle entre nous, de tout ça, de ce qui nous préoccupe, c’est bien de la confiance que l’on aimerait que nos parents nous fasse dont nous parlons le plus.

Le reste n’est même pas périphérique. Ce n’est même pas un détail. Le reste, nous n’en parlons pas. Parce qu’il ne nous intéresse pas.

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