Au fond, nous le savons tous qu’il ne peut s’agir que de cela. Même lorsque nous feignons de l’ignorer, la réalité s’impose par un sentiment de vide et d’insensé. Ces relations superficielles, conflictuelles, de domination, nous sentons bien qu’il existe d’autres voies, plus bienveillantes, plus en phase avec nos êtres profonds, mieux inscrites dans ce grand tout dont nous saisissons, même malgré nous, l’inspiration. Élisabeth Moreau propose une voix. Elle développe Equiem. Equiem accompagne le processus de développement personnel.
Bonjour Élisabeth. Première question, normale, habituelle : pourquoi ‘EQUIEM’ ? Que signifie l’appellation de ton entreprise ? Que porte-t-elle ?
EQUIEM signifie plusieurs choses à la fois :
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Équilibre : dans le domaine professionnel, c’est développer son savoir-être mais également le bien-être au travail afin de mieux vivre les changements (quelle que soit leur portée) ; pour les particuliers, c’est (re)trouver ses leviers de motivation pour aller de l’avant.
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EQUIpe : une entreprise est un groupe d’individus ; plus ils sont capables d’optimiser leurs relations, plus l’entreprise est performante…mais pour cela, il faut être impliqué : cela implique la notion d’équilibre avec soi-même et avec ses collaborateurs
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EQUIté : c’est replacer l’humain au cœur des organisations car on a trop oublié que les entreprises étaient avant tout des femmes et des hommes ; l’humain est un créatif : donnons-lui la possibilité de pleinement s’exprimer, pour son bénéfice, comme pour celui de l’entreprise. Les notions de valeurs et de probité sont ici essentielles et conduisent au déploiement d’un management éthique.
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EquIEm aussi parce que les êtres vivants sont des êtres d’émotions ; l’humain en fait partie. S’épanouir dans sa vie personnelle, professionnelle et dans sa relation à l’autre (en particulier dans les échanges intergénérationnels), faire face aux intempéries de la vie, nous ramènent systématiquement à nos émotions, à nos croyances, à nos besoins. EQUIEM aide les personnes à développer leur intelligence émotionnelle.
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EQUIdé : le cheval est le plus merveilleux assistant qu’un coach puisse trouver.
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Enfin, parce que la création d’EQUIEM est une étape importante dans un parcours personnel et professionnel parfois difficile mais au combien enrichissant, que j’ai voulu également (me) faire reconnaître tout le chemin parcouru : equiEM porte mes initiales.
Crédit photo: Audrey Pagès
Le cheval, un assistant ? Comment ? Pourquoi ?
Le seul langage commun que nous ayons avec le cheval est le corporel, langage que nous, humains, avons oublié. Nous sommes tellement formatés à ne pas montrer nos émotions que nous avons totalement oublié qu’elles s’expriment également par le corps. En observant le comportement du cheval en présence d’une personne, le coach identifie si, oui ou non, cette personne est congruente, si son comportement est en phase avec son intention.
» Le seul langage commun que nous ayons avec le cheval est le corporel, langage que nous, humains, avons oublié ».
Justement, quel public cibles-tu ?
Tous. En entreprise, au sein des collectivités, nous accompagnons les managers à développer un leadership de dominance (faire l’adhésion et non soumettre une volonté) et les équipes à (re)trouver cohésion, collaboration et communication. Nous agissons sur un changement stratégique et managérial sous tous les angles : l’efficacité de l’organisation (conseil, accompagnement, audit et externalisation en systèmes de management de la qualité), le développement des compétences (savoir, savoir-faire et savoir-être) (formations en management de la qualité et en communication) et les rapports humains (à soi et aux autres) (coaching individuel ou d’équipe). Nous aidons les entreprises à développer un management alliant éthique et qualité, valeurs et efficacité, bien-être et implication.
Pour les particuliers, il s’agit d’intelligence émotionnelle : retrouver la confiance en soi, l’estime de soi, l’affirmation de soi.
C’est auprès de personnes gravement malades, ou leurs aidants, que le cheval, toujours présent, apporte son aide la plus précieuse : pour retrouver le contact avec son corps, retrouver l’envie de s’occuper de soi.
Le bonheur en entreprise est une donnée de mieux en mieux saisie par les ressources humaines, depuis la formation jusqu’au cœur de l’entreprise. Nombre de grandes structures s’y atèle désormais. Outre cet échange entre le cheval et la personne, quelle est la valeur ajoutée d’EQUIEM sur ce marché en pleine explosion ?
EQUIEM s’adresse essentiellement aux TPE / PME car elles sont soumises à un environnement concurrentiel, technologique, réglementaire et sociétal très fort, sans pour autant avoir les moyens humains suffisants pour y faire face.
» Le changement fait peur car il ramène chacun à ses propres valeurs, à ses propres besoins et à ses propres croyances ».
EQUIEM peut prendre en charge, à court et moyen termes, certaines tâches dédiées aux responsables qualité soit pour alléger leurs charges de travail, soit parce que poste est vacant. Mais notre volonté est que l’entreprise s’approprie son système de management, pour qu’il soit pérenne et performant. « La qualité est l’affaire de tous » n’est pas un vain mot : c’est le cœur même d’une organisation performante, où chacun a son rôle et peut être vecteur d’amélioration. S’approprier un nouveau mode d’organisation nécessite du temps, variable d’une personne à l’autre. L’accompagnement en management qualité est donc variable ; il peut s’agir :
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De mettre en place un système de management de la qualité qui inclut une évaluation fonctionnelle et stratégique de l’entreprise et de son organisation
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De préparer l’audit de certification sur la base de l’ISO 9001, ISO 13485, ISO 15189, ISO 15378, NF S96-900
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D’améliorer et de dynamiser un système de management de la qualité déjà existant
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D’amener les acteurs du système à une complète autonomie (montée en puissance par le biais d’un tutorat et d’une assistance)
Si le management de la qualité est un outil stratégique efficace pour développer l’entreprise en associant performance et éthique managériale, il nécessite un changement au niveau stratégique, organisationnel et/ou opérationnel.
Le changement fait peur car il ramène chacun à ses propres valeurs, à ses propres besoins et à ses propres croyances. C’est la force d’EQUIEM : accompagner l’entreprise sur ces 3 axes du changement mais également sur le plan humain afin d’affermir, de consolider les changements par la mise en place de processus de coaching et/ou de formations.
» Redonner du sens au travail et à l’entreprise, c’est redonner à l’humain toute la place, aux propres valeurs et aux potentiels de chacun, à quelque niveau que ce soit dans l’entreprise, et au bénéfice de l’entreprise.
Replacer l’humain au cœur des organisations n’est pas un phénomène de mode : c’est une nécessité. Nécessité qui demande du temps, du pragmatisme, de l’écoute, de la bienveillance… »
Tu n’utilises que très peu le terme « travailler » pour favoriser celui « d’accompagner »…
Le terme « accompagner » est essentiel car il s’agit du système de management de l’entreprise, fondé sur ses valeurs, sa vision, ses orientations stratégiques, son éthique, tout ce qui fait qu’elle est unique : EQUIEM l’aide simplement à les renforcer, à en faire de véritables valeurs ajoutées.
Notre fil conducteur est donc d’accompagner l’entreprise à évoluer dans le bon sens et en donnant du sens. Cela vient du constat auquel je suis arrivée après plus de 15 années d’activités dans le domaine du management de la qualité et de l’audit interne : ce n’est pas le métier, et plus généralement le savoir-faire, qui est un frein au changement, voire au bon fonctionnement, de l’entreprise, mais c’est l’humain. Non pas parce qu’il est dénié de capacités de création, de motivation, de participation collective, de dévouement…bien au contraire, mais parce que justement on ne lui a (plus) donné les moyens de s’exprimer, de créer, de collaborer, de proposer, de s’impliquer. Redonner du sens au travail et à l’entreprise, c’est redonner à l’humain toute la place, aux propres valeurs et aux potentiels de chacun, à quelque niveau que ce soit dans l’entreprise, et au bénéfice de l’entreprise.
» J’ai mis 37 ans pour comprendre qu’on ne se réalise pas à travers les autres (…) Chaque jour passé est un jour de création, de découverte, le sentiment d’être pleine et entière… »
Replacer l’humain au cœur des organisations n’est pas un phénomène de mode : c’est une nécessité. Nécessité qui demande du temps, du pragmatisme, de l’écoute, de la bienveillance…qualités que se doit d’avoir tout coach professionnel, mais aussi de l’empathie, et quoi de mieux pour cela qu’une expérience de longue date en management de la qualité dans les secteurs public et privé.
Revenons à l’individu. Revenons à toi. Nous avons longuement discuté de nos vies, de la solitude, du cheminement qui conduit à inscrire puis à suivre sa route. Souhaites-tu partager une partie de cette discussion ?
Je vis seule depuis dix ans. J’ai créé ma société, seule, il y a 6 mois. Et pourtant, chaque jour passé est vécu comme une liberté. Avoir quitté celui qui a partagé ma vie pendant onze ans a été une libération ; avoir quitté un travail de salariée pour être mon propre patron est une libération. Chaque jour passé est un jour de création, de découverte, le sentiment d’être pleine et entière. J’ai mis 37 ans pour comprendre qu’on ne se réalise pas à travers les autres, que je n’ai qu’une vie mais étrangement que j’ai aussi droit à (beaucoup d’) l’erreur. Je ne sais pas si c’est un luxe de vivre et d’avancer dans la vie selon son libre arbitre, mais c’est pour moi en tout cas le seul moyen d’éviter un jour de dire « je regrette ». Chaque jour, je me rappelle les derniers vers du poème « Invictus » de William Ernest Henley :
« Et je ne sais pas ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peurs,
Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme. »
Cette solitude n’est pas un handicap, bien au contraire, c’est une force. Je suis pleinement consciente de qui je suis et de ce que je fais et de cette conscience naît la confiance …la voie royale vers les autres.
» Te rappelles-tu de chacun des battements de ton cœur ? Impossible ! Ce qui compte, c’est qu’il batte… »
Merci Elisabeth. La gentillesse est un divin défaut, n’est-ce pas ? Quand l’as-tu expérimentée la dernière fois ?
J’aime beaucoup ce terme de « divin »… La gentillesse, en effet, ne se « calcule » pas. Elle est innée quand elle est sincère, presque parfois du domaine de l’inconscient. Alors, est-ce un défaut ? Je ne le pense pas, car cela reviendrait à dire que l’altruisme est un défaut…pour moi, c’est une valeur. Quant à l’expérimenter, oui, certainement, mais comme cela se fait naturellement, avec le cœur, cela ne me marque pas, je n’en ai pas souvenir : te rappelles-tu de chacun des battements de ton cœur ? Impossible ! Ce qui compte, c’est qu’il batte et qu’aussi longtemps que cela sera, je ferai de mon mieux pour m’ouvrir aux autres…et être gentille sans m’en rendre compte.
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