Tendue, stressée, agressée par ce re-confinement, ces attentats, ces actualités moroses. Insomnies, crises de boulimie, difficultés à sortir de mon lit. Je dois me l’avouer: je vais mal. A l’image de ce monde dans lequel nous vivons. J’ai l’impression d’étouffer, qu’il n’y a pas d’issues, de perspectives, de lendemains qui chantent.
Je ne peux plus le nier, faire comme si: je vais mal. A me poser des tas de questions, à chercher des réponses qui n’existent pas encore, à me demander pourquoi. Pourquoi le monde va si mal ? Et pourquoi j’ai l’impression, aujourd’hui d’aller aussi mal que lui ? Pourquoi je ressens si fort sa douleur ?
Je vais mal mais… en ai-je le droit ?
Suis-je à plaindre quand je mange tous les jours à ma faim, dors dans un lit chaud, suis entourée de famille, de mes ami.e.s ? Suis-je à plaindre quand mon affaire n’est pas menacée alors que tant d’autres mettent la clé sous la porte ou prient pour parvenir à finir la semaine, le mois, l’année ? Suis-je à plaindre alors que d’autres enterrent, un père, une mère, une sœur, un frère ou un enfant ?
Non je ne suis pas à plaindre. Et je ne demande pas à l’être. Je revendique simplement le droit d’aller mal. Le droit de ne pas être positive, de pas voir le verre à moitié plein, de ne pas être forte.
Non, je ne suis pas à plaindre. Et je ne demande pas à l’être. Je revendique simplement le droit d’aller mal.
Précisément parce que je suis une femme forte, j’ai le droit d’en avoir marre d’être forte et de faire ma crise. De traîner en pyjama toute la journée, de rester sous ma couette et d’engloutir cette deuxième tablette de chocolat sans culpabiliser. De passer la journée à regarder des séries sur Netflix, de pleurer, de hurler, d’accepter d’avoir mal, d’être mal jusqu’à ce que je décide d’en avoir marre d’être mal et qu’enfin, je me relève, allégée de ce poids, prête à repartir, à relever de nouveaux défis, à simplement apprécier simplement d’être en vivante.
Précisément parce que je suis une femme forte, j’ai le droit d’en avoir marre d’être forte et de faire ma crise
Car accepter ces moments-là, lâcher ce besoin de contrôle à tout prix, s’autoriser à donner libre cours à ses émotions, quelles qu’elles soient, sans honte ni culpabilité permet de les dépasser et d’aller mieux, de se sentir mieux. Acceptez pleinement d’aller mal aujourd’hui pour aller mieux demain.
Arielle LEMONY
Coach et solopreneure