Depuis un peu plus d’un mois – le décret d’application est paru le 29 septembre dernier – les femmes seules et homosexuelles peuvent enfanter par procréation médicalement assistée (PMA). La congélation ovocytaire en vue d’un projet de procréation futur est autorisée entre 29 et 37 ans maximum. Comment cette nouvelle législation est-elle reçue par le corps médical ? Inclinera-t-elle les rigidités du modèle français ? Quelles injonctions couvent sous certaines oppositions ? Oppositions, est-ce bien ce dont il est question ? Manon Vialle est chercheuse, spécialiste des enjeux d’âge et de genre dans le traitement de l’infertilité. « PMA pour procréation médicalement assistée. Trois lettres qui n’existent plus sur les dépliants et les sites web des hôpitaux, les plaques des médecins, les tampons et les entêtes des services dédiés depuis… plus personne ne le sait. L’acronyme officiel, c’est « AMP » pour Assistance médicale à la procréation (…) [Cette nouvelle loi] est l’occasion pour ces trois lettres de signifier Accompagnements Modernes des Patients, et même mieux encore, Accompagnements Multidisciplinaires à la Parentalité « . (Marie-Joëlle Gros, tiré de L’AMP ? C’est tout ce qu’on ne dit jamais sur la PMA*)
Pour être accepté en AMP, il fallait être en capacité théorique de se reproduire « naturellement » mais en incapacité pratique de le faire, en raison d’une pathologie quelconque. C’est ainsi que les femmes dites « âgées », seules ou en couple homosexuel étaient exclues de l’AMP puisque leur infertilité n’est pas « pathologique » (…)
Jusqu’à quand cette infertilité est-elle pathologique ?
À partir de quand devient-elle normale ?